366 - Petite lumière

Mon voisin 35 ans, petit fonctionnaire Courtelinien, n'aime personne d'autre que sa femme (je crois ou du moins je lui souhaite). Il lui a fait un enfant, minutieusement préparé et prévu dans le moindre détail, qui a aujourd'hui 8 ans et il ne lui adresse jamais la parole sinon pour le reprendre sur une action ou une parole qu'il juge incorrectes. Chaque semaine, je le vois dix fois traverser son jardin, le champs de jeu de son fils esseulé qui joue au foot ou à la raquette avec sa balle en mousse avec élastique, sans jamais pouvoir faire de passes et, même lorsque le ballon arrive jusqu'à lui (est ce exprès?) il s'en détourne et laisse son fils, son ex spermatozoïde, le petit emmerdeur, venir le chercher, ce que l'enfant finit toujours par faire.

C'est un mauvais père, mauvais homme, voisin ignoble qui évite depuis huit ans mon regard sévère et feint d'ignorer les discussions que j'ai avec le petit à travers le grillage, toujours et seulement à travers le grillage, avant qu'il ne l'appelle à la maison dans un délai très court, excédé qu'il est que ce stupide type grossier ce rustre, ce ribaud infâme, ose parler à son fils, son fils à lui, malgré les interdictions qu'il a émises sur ce point comme sur des milliers d'autres, tout aussi réducteurs.

J'espère que la lumière qui lui sert de cerveau et de coeur s'allumera un jour. Et que cet enfant malheureux et triste, se transformera et peut être lui permettra d'élever ses enfants sans cruauté.