Fragment d'aujourd'hui dont Hitchcock aurait fait un film
Ce matin, pendant le petit-déjeuner, tandis que je suis seule face à ma tasse de thé et au carré de ciel découpé dans ma fenêtre, je croise le regard d'un pigeon. Un oeil, puis l'autre, comme pour s'assurer que le premier oeil a bien vu : aucun doute il m'observe.
Un bruit d'ailes battues me poursuit alors que je m'éloigne en bicyclette, le dos encore hérissé d'un frisson d'appréhension.
Des nuages assombrissent l'atmosphère. Il pleut. La journée a passé, je rentre chez moi. La porte à peine ouverte, le téléphone sonne. Je me précipite - personne. Me sentant observée, je lève le regard vers la fenêtre. Le pigeon est là, à la même place. Il me dévisage, d'un oeil, puis de l'autre, gestes mécaniques de la tête. Pour un peu, il sourirait. Mais il replonge déjà dans la lecture de son journal.
J'ai dû me tromper de film.