366- En retard

Déjà ça commençait fort. Un tigre (oui, c'est ainsi que je perçus le fourbe animal qui me pétrissait la poitrine pourtant déjà occupée par la bronchite et ce, à quelques millimètres de mon visage) me sortit trop matinalement d'un sommeil réparateur, ne comprenant sans doute pas pourquoi j'avais du retard sur l'horaire habituel. C'est ainsi que je me retrouvai à parler le félin aux deux membres de ma tribu, tentant d'expliquer que non, je n'allais pas me lever, que le seul mouvement que j'entreprendrais serait celui qui permettrait à ma main d'attraper mes médicaments. Comme quoi, la fièvre ça peut provoquer un trop plein d'optimisme et une surestimation de son pouvoir autoritaire. Malgré les négociations, le retard ne fut pas toléré par félin 1 qui continua à me malaxer comme de la pâte à pain, ni par félin 2 qui en profita pour faire ses griffes sous mon matelas. Devant une telle opiniâtreté, je cédai. La tribu amadouée par la divine croquette, entre deux éternuements â se démettre la colonne, je pus appeler sos médecin, dont le répondeur me signifia que je m'y prenais trop tard, qu'il n'y avait plus de visite à domicile possible... Je savais bien que je n'aurais pas dû laisser traîner.