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366 lieues sous les mers
9 septembre 2014

366 - Reflet

Lumière chaude mais déjà sur le déclin, le verre à moitié vide au lieu d'être à moitié plein, nostalgie de septembre à Paris.

Alors je garde les yeux à ma hauteur, au 7ème ciel, et j'effleure les toits sous mes pas. Il n'y a que la lune à être plus haute que moi.

Scintillant au mois d'août, il s'habille en brume. Le ciel est le reflet de mon armoire intérieure. La porte ne ferme plus bien, je laisse entrer un peu de tristesse sous toute cette joie de vivre qui est moi.

La mort s'est invitée un peu brusquement dans ma vie il y a 3 ans, et elle a du mal à en sortir. Alors elle pique deux-trois objets dans l'entrée, je la pousse vers la sortie, je ne l'entends plus, je la crois partie, et la revoilà dans mon salon.

"On n'a pas des enfants pour les enterrer", dit-il en pleurant. Des torrents lui échappent des yeux, il a laissé la porte aux larmes ouverte. Nous le regardons, et dans leurs regards impuissants qui reflètent les miens, je vois la peur et l'angoisse sourde qu'on ne s'avouera qu'en utilisant des tournures indirectes.

Et puis je le rencontre. Il a l'air de débarquer d'une voiture de soleil. Il allume la lumière trop vite dans ma vie, il enroule une mèche de mes cheveux autour de son doigt et sourit. Il  dit: "Aussi longtemps que tu mettras des heures à passer ta brosse dans ta tignasse brune le matin, tout ira bien!" Alors j'ai compris que ces boucles qui se font, qui se défont, qui vivent leur vie sans me demander mon avis, cette masse brune dont l'épaisseur a cassé des générations entières de barrettes, soudain j'ai compris qu'elles étaient mon baromètre et le reflet de mon âme.

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Commentaires
B
c'est fort, ton texte ! je le ressens bien au niveau de mes tripes !
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366 lieues sous les mers
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