366 - le confort
Un jour, il y a quelques années, par une très chaude journée d'été, l'entrepreneur avait rendez vous au mont Valérien, avec son futur client, grand cadre directeur d'une des deux plus importantes banques du pays.
Ce propriétaire, aussi beau que Richard Gere, est arrivé pile à l'heure, l 'a salué fort courtoisement et l'a invité à le suivre dans son salon d'où il a sorti avec une autorité toute naturelle une bouteille de champagne millésimé et deux coupes en cristal. Il a rempli les verres puis s'est assis allongé dans son fauteuil chesterfield, sans plus se préocuper de l'entrepreneur ; puis tout en fermant les yeux pour mieux profiter de l'instant, il a dégusté une gorgée de son champagne ; il a laissé passer trente secondes et les yeux encore clos, la tête toujours en arrière, il s'est dit à voix haute :"Ah il n'y a rien de mieux, ça, c'est le Confort". L'autre n'a pas su quoi répondre à son monologue alors il s'est tu, intimidé par l'homme et son intérieur. Il regardait partout avec discrétion.
Autour de lui, quelques statues, des bibelots précieux, des tableaux de maîtres, une immense baie panoramique sur Paris étincellante et ensoleillée. Un contraste saisissant sur la notion de confort tel qu'il se l'imaginait. Et puis pour tout vous dire il aurait préféré de l'eau et enrageait de ne pas oser lui demander le nom du ou des peintres, bien qu'il pense avoir reconnu au moins une oeuvre de Dali.
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