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366 lieues sous les mers
21 avril 2014

Ecrire une lettre imaginaire à une personne improbable [ATELIER]

Lettre de Madame de Sévigné. (compilation de différentes lettres)

     à Livry-Gargan le 29 juillet 1676.

 

Notre petit messager crotté vient d’arriver, il ne m’a point apporté de vos nouvelles, ma bonne.

Enfin, nous voilà. Je suis encore bien loin de vous et je sens pourtant déjà le plaisir d’en être plus près. Je pars mercredi pour Vichy prendre les eaux avec le chagrin de n’avoir pas reçu de vos lettres le mardi.

Mme de la Fayette est toujours languissante, M de Larochefoucault toujours échoppé, nous faisons quelquefois des conversations d’une tristesse qu’il semble qu’il n’y ait plus qu’à nous enterrer. Le jardin de Mme de la Fayette est la plus jolie chose du monde : tout est fleuri, tout est parfumé; Nous y passons bien des soirées, car la pauvre femme n’ose pas aller en carrosse.

Voici ma bonne un changement de scène qui vous paraîtra aussi agréable qu’à tout le monde. Je fus samedi à Versailles avec les Villars : voici comment cela va. Vous connaissez la toilette de la Reine, la messe, le dîné; mais il n’est plus besoin de se faire étouffer pendant que Leurs Majestés sont à table; car à trois heures, le Roi , la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu’il y a de princes et princesses Mme de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames, enfin ce qui s’appelle la Cour de France, se trouve dans ce bel appartement du Roi que vous connaissez. Tout est meublé divinement, tout est magnifique. On ne sait ce que c’est que d’y avoir chaud ; on passe d’un lieu à l’autre sans faire la presse en nul lieu. Je saluais le Roi comme vous me l’avez appris; il me rendit mon salut, comme si j’avais été jeune et belle. La reine me parla aussi longtemps de ma maladie que s’il eût été une couche. Elle me parla aussi de vous.

Adieu, ma très aimable enfant; j’ai bien envie de savoir de vos nouvelles, et de votre fils. Il fait bien chaud chez vous autres; je crains cette saison pour lui et pour vous beaucoup plus, car je n’ai pas encore pensé qu’on pût aimer quelque chose plus que vous.

J’embrasse Grignan votre cher époux et le baise à la joue droite au-dessous de sa touffe ébouriffée.

 

 

 

Réponse de Madame De Grignan à Madame De Sévigné.

 

Le 21 avril 2014

 

Salut la mère,

Si tu manques de nouvelles, c’est que le facteur s’est encore fait tirer son vélo en traversant la forêt de Bondy, près de la Forestière.

Ici tout baigne, la cité est un peu crénios mais on s’marre bien.

La mère Lafayette n'a pas l'air d'avoir la frite. Elle a qu’a s’pointer à l’appart un après midi où y font rien à la télé, j’ui présenterai une copine. C’est une meuf vachement cool. L’autre fois elle a dit à la Brinvilliers qu’était encore en cloque «T’as qu’à garder le môme et faire passer ton mec». L’autre, elle a dû le faire, parcque j’vois pus le mec.

LarocheFoucault, y pourra rappliquer aussi ; Y zoneront avec mes potes de Villepas, c’est des rigolos, y z’ont toujours des idées cool.

S’éclater à Versailles avec les Villars, ça c’est d’la balle ! vous avez encore dû bouffer comme des salauds. Ah ce siècle des lumières. Tiens ! En parlant de lumière, EDF est venu couper le courant. Y z’ont  transférer la dette sur ton château de Livry-Gargan Y z’ont bien vu qui avait de la tune. C’est cool !

Chui vachement heureuse que t’ailles prendre les eaux à Vichy. Y parait qu’là bas, y vaut mieux prendre les eaux que le pouvoir. En parlant d’eau, le Grignan, il a été à la superette et a vu des bouteilles de jaja qui porte le même nom que ton domaine de Bretagne. C’est le vin du Rocher.14°, c’est de la dynamite ! il parait. Il a trouvé ça tellement cool qu’il en a pris deux casiers de 12. Monsieur le compte est bon.

Louis-Provence va bien, y parle beaucoup de sa grand-mère.

Il trouve ça vachement cool de glander chez toi pendant les vacances. Il a promis qui r’commenc’rait plus à faire crever les bestioles de la basse-cour avec les mômes de la Brinvilliers.

Bon! je te laisse car y vont pas tarder à faire les feux de l’amour et je veux pas en manquer un ... car après c’est dur à suivre.

PS. Si tu veux m’faire une aut’e p’tite bafouille  envoie moi plutôt un E.mail ou un texto car les boites à lettre de la tour sont encore défoncées.

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Commentaires
C
Je voyais pas ça si contemporain, tu vois, la correspondance de Mme de Sévigné et de sa fille... Ca me donnerait presque envie de la lire! Bon, j'te laisse, y a Santa Barbara qui commence (les feux de l'amour c'est d'la daube, z'y va!!
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F
Mais où va la jeunesse ! ;-)
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M
hihihihi
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